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Chronique - MOTR (Rob Hughes)


Chronique - Man on the Rocks (Classic Rock Magazine)

« Pendant un temps, il semblait que nous avions tout vu de Mike Oldfield, du moins de ce qu’on  connaissait de lui. Son dernier album, Music of the Spheres sorti en 2008, était un enregistrement de musique classique avec un orchestre, tandis que les années précédentes l’avaient vu jouer avec des variations de Tubular Bells ou faire de la « mood music » pour des jeux de réalité virtuelle.

Entre alors Danny Boyle. Le buzz occasionné par les JO 2012 de Londres, pour lesquels Mike Oldfield a réalisé la musique sur le tableau mémorable en l’honneur du Service de Santé National (où il a joué pour la première sur son sol natal depuis plus de 10 ans), a réveillé son élan créatif.

Le titre de l’album, Man on the Rocks, fait allusion à certains troubles liés à sa vie personnelle. Certes, l’ouragan qui a balayé ses Bahamas adoptifs, à la fin 2011 est bien commémoré sur l’agitée Irene, avec ses roulements de guitares et ses lourdes cornemuses. Moins explicites sont les effets de sa récente séparation avec sa femme, avec qui il a deux fils.

En revanche, le thème dominant de ces 11 titres est l’envol, Oldfield utilisant la mer comme métaphore pour illustrer la liberté et les perspectives. Oldfield joue de la guitare sur le disque, alors que le reste du groupe est composé du guitariste Michael Thompson, le bassiste renommé Leland Sklar, le claviériste Matt Rollings et, à la voix, Luke Spiller du nouveau groupe indie anglais The Struts.

On pouvait s’y attendre, une bonne partie de Man on the Rocks sonne exactement comme ce qu’il est – le rock d’un homme riche sur son yacht. Bien que la performance ne soit jamais loin de la perfection, le recours à des demi-temps, généralement utilisés pour enfermer un chœur qui se met en avant, montre qu’elle souffre d’un manque de frénésie. Et la voix de Spiller, bien qu’elle soit correcte, n’est pas une révélation, et s’ajoute à la sensation de routine comme sur Minutes et Following the Angels.

Pourtant, il y a pas mal de choses à complimenter. Castaway n’est pas des moindre, une mini-épopée passionnée où l’on trouve un Spiller se déchirant le cœur à la manière d’un jeune Freddie Mercury, tandis que Oldfield accroit la tragédie avec un solo de guitare aussi brutal qu’articulé. Chariot aussi est assez échauffé – guitares lancinantes, un fond funky – sans prendre trop feu. Le plus curieux d’entre tous est Moonshine, une chanson nostalgique en l’honneur du vent froid irlandais et de rêve de l’Amérique, que Oldfield a commencé à écrire il y a 30 ans.

En fin de compte, Man on the Rocks est un retour au travail assez bon, mais sans prise de risque. »

Rob Hughes

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